La parité des sexes, un bilan quinquennal
Il y a cinq ans, le Conseil canadien des normes (CCN) a signé la Déclaration sur les normes et l’élaboration des normes tenant compte des questions de genre de la Commission économique des Nations Unies pour l’Europe (CEE-ONU) (en anglais). La signature du Canada venait entériner la volonté du pays d’impulser l’élaboration de normes inclusives.
Des normes qui bénéficient à tout le monde, ce n'est pas qu’un bel idéal : c’est un impératif pour notre pays, aujourd’hui plus que jamais. En plus d’assurer la sûreté et la qualité, les normes dynamisent la productivité de la main-d’œuvre et la croissance économique. Elles facilitent le commerce intérieur et international en fluidifiant les échanges de biens et de services.
Les personnes qui rédigent des normes misent sur leurs vastes expertises, mais aussi sur leurs vécus et leurs ressentis, qui ne tiennent pas toujours compte de tous les besoins. Pour veiller à l’efficacité des normes tant pour tous les sexes, nous devons encourager les comités à tenir compte des inégalités sexuelles dans le domaine.
Pour faire valoir la cause, nous avons dessiné une stratégie et un plan de travail pour améliorer le taux de féminisation des comités d’élaboration de normes, approfondir notre connaissance sur l’égalité des sexes dans la normalisation et mener des recherches solides sur la question. Et nous sommes fiers de nos réalisations.
Nous avons analysé la composition sexuelle des comités parallèles canadiens en comparaison avec la main-d’œuvre des secteurs qu’ils encadrent. Nous avons mené des démarches pour féminiser les comités, qui, peu à peu, portent des fruits.
De plus, en collaboration avec des expertes et experts d’autres pays, nous avons approfondi les connaissances du système de normalisation sur l’égalité des sexes. Nous avons notamment animé l’élaboration d’orientations structurantes, dont le WP.6 de la Commission économique des Nations unies pour l’Europe sur les normes tenant compte des questions de genre (en anglais), le document Normes tenant compte des questions de genre : Lignes directrices à l’intention des comités techniques ISO et IEC (en anglais), et les nouvelles lignes directrices de l’IEC à l’intention des comités nationaux pensées pour améliorer la participation féminine aux travaux normatifs (en anglais). Nous faisons rayonner ces orientations auprès des organismes d’élaboration de normes (OEN) que nous accréditons et la considération de l’égalité des sexes a été intégrée aux exigences et lignes directrices qui régissent les OEN.
Enfin, nous continuons de mener des recherches sur la question, avec à la clé l’étude Quand la taille unique ne convient pas : pourquoi la question du genre est importante pour la normalisation et, tout récemment, la publication Comprendre le rapport entre la composition sexuelle des comités techniques et leur fonctionnement.
Après ce bilan, comment poursuivre nos démarches? Nous devons continuer sur cette lancée et soutenir les efforts en faveur de l’égalité des sexes, participer aux réflexions et exiger que les engagements soient suivis d’actions concrètes. Il faut aussi mobiliser les gens de tous les sexes, car les femmes ne sont pas les seules personnes concernées par la question. Nous devons donc mener des actions rassembleuses, concertées et continues. À mesure que la normalisation évolue, elle doit évoluer en faveur de tous et toutes.