Dynamiser la résilience des réseaux d’assainissement du Canada
Chaque année au Canada, des milliards de litres de pluie et d’eaux souterraines propres se déversent inutilement dans les réseaux d’assainissement et les installations de traitement. Ce phénomène, désigné par le terme captage et infiltration (C/I), entraîne des coûts importants, qui sont portés par les contribuables.
Les égouts qui se remplissent de C/I doivent être souvent remplacés, limitent les améliorations et les expansions des zones urbaines, augmentent la probabilité d’inondations et de dégâts écologiques. Les changements climatiques, qui se traduisent par des précipitations encore plus fortes et puissantes un peu partout au pays, font ressortir la nécessité de maîtriser la situation.
Un nouveau rapport corédigé par Norton Engineering Inc., l’Institut de prévention des sinistres catastrophiques (IPSC) et le Conseil canadien des normes (CCN) jette les bases d’une Norme nationale du Canada (NNC) pour aborder le problème dans les canalisations du pays.
Le rapport, intitulé Élaboration d’un programme efficace et rentable de réduction du captage et de l’infiltration (C/I), propose des méthodes pour orienter des programmes efficaces qui corrigeront les problèmes de C/I. Le rapport est l’aboutissement du travail d’un comité d’experts et de consultations nationales auprès de spécialistes des municipalités, du bâtiment, du développement, de l’assurance et de l’ingénierie.
« Depuis des années, les pouvoirs publics financent des études et des programmes autour de la réduction du C/I au Canada, mais la situation ne semble pas avoir été maîtrisée, indique Barbara Robinson, la présidente de Norton Engineering. Pour encadrer ce chantier, il nous faut une méthode ‘moderne’ s’articulant autour d’une vue d’ensemble des complexités, notamment des déversements provenant d’égouts privés. Le rapport a pour vocation d’éclairer les acteurs concernés, comme les administrateurs municipaux, les consultants et les élus, pour qu’ils réalisent des programmes pérennes qui réduiront les risques de C/I dans les égouts sans dépenser inutilement. »
La publication du document s’inscrit dans la continuité du rapport Atténuation des risques de captage et d’infiltration dans les nouveaux réseaux d’égouts, paru en 2019, qui constitue le socle d’une nouvelle NNC que rédigera le Bureau de normalisation du Québec.
« Les inondations attribuables aux épisodes de précipitations extrêmes continuent de se traduire par des pertes importantes pour les propriétaires partout au pays, qu’ils soient assurés ou non. Il semble que les vieilles agglomérations, où le C/I est très répandu, sont particulièrement vulnérables aux crues. La mise en place de programmes efficaces pour encadrer le C/I dans les zones développées aura des retombées considérables sur la réduction des risques d’inondation au pays, » affirme Paul Kovacs, le directeur général de l’IPSC.
« Les changements climatiques se font sentir partout au Canada et l’on prévoit d’ailleurs que l’évolution du climat augmentera la fréquence des précipitations intenses qui causent des inondations urbaines. Les pertes imputables aux crues, qui s’élèvent déjà dans les milliards, se traduisent non seulement par des dommages matériels, mais aussi par des pertes de productivité et des séquelles psychologiques subies par la population, dit Chantal Guay, la directrice générale du CCN. Il faut absolument réduire l’infiltration d’eaux propres dans les égouts souterrains pour que nos canalisations aient la capacité de recevoir les décharges des grands orages. Le nouveau rapport propose une démarche détaillée aux municipalités pour encadrer le C/I de façon efficace et économique. Le CCN est fier d’avoir pu collaborer avec l’IPSC et Norton Engineering à ce projet si important. »
Norton Engineering Inc.
Norton Engineering est chapeauté par Barbara A. Robinson, M.Sc.A., ing., ingénieure spécialiste des réseaux d’assainissement qui évolue dans le milieu depuis 31 ans. L’entreprise propose des services de génie spécialisés partout au pays : son bassin de clients réuni des dizaines d’administrations publiques, ainsi que des administrations et des organismes provinciaux et fédéraux. Son action s’articule principalement autour de solutions pour corriger et éviter les problèmes de C/I dans les canalisations. L’entreprise pose un regard critique sur les directives, les normes et les textes juridiques qui encadrent la conception, la construction, l’inspection et l’approbation des égouts en vue de réduire le C/I de façon durable. Mme Robinson a assuré la présidence du comité national du Groupe CSA responsable de la rédaction de la norme CSA Z800-18: Lignes directrices sur la protection des sous-sols contre les inondations et la réduction des risques, parue en juin 2018.
Pour se renseigner, consulter le site notronengineering.ca.
L’Institut de prévention des sinistres catastrophiques
Établi en 1997 par des assureurs en dommages du Canada, l’Institut de prévention des sinistres catastrophiques est un organisme de recherche indépendant et sans but lucratif dont les locaux sont situés à Toronto et à l’Université Western, à London. Le Conseil international pour la science lui a accordé la désignation de centre international d’excellence en matière de recherche sur les risques de catastrophe. Par ailleurs, l’Institut est membre fondateur de la Global Alliance of Disaster Research Institutes. Ses chercheurs sont reconnus mondialement pour leurs travaux à la pointe du génie éolien et du génie sismique, des sciences de l’atmosphère, du génie hydroéconomique et du milieu économique. La recherche multidisciplinaire est au cœur de la mission qu’il s’est donnée : dynamiser la résilience face aux catastrophes.
Pour se renseigner, consulter le site iclr.org.
Le Conseil canadien des normes
Société d’État fédérale établie en 1970, le Conseil canadien des normes (CCN) est le chef de file canadien de la normalisation et l’accréditation nationales et internationales. Il collabore étroitement avec un vaste réseau pour promouvoir l’élaboration de normes efficaces et efficientes qui favorisent la santé, la sûreté et le bien-être de la population canadienne tout en aidant les entreprises à prospérer. Organisme d’accréditation principal du Canada, il renforce la confiance des marchés au pays et à l’étranger en veillant à ce que les organismes d’évaluation de la conformité respectent les normes nationales et internationales les plus rigoureuses. Membre de l’Organisation internationale de normalisation (ISO) et de la Commission électrotechnique internationale (IEC), il défend les intérêts du Canada à l’international et aiguille des milliers de personnes vers ressources et réseaux mondiaux. Par son action, il met à la portée de la population et des entreprises canadiennes un monde de possibilités.