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Une ville avec un lac et des arbres

Libérer la valeur de la nature : les collectivités canadiennes soutiennent la demande de rapports financiers cohérents sur les actifs naturels

En tenant compte des actifs naturels dans les rapports financiers, les gouvernements locaux du Canada peuvent planifier une croissance durable et anticiper les nouvelles normes comptables.

 

Le nouveau guide Inscrire la nature dans les rapports financiers, rédigé par le Centre Intact d’adaptation au climat de l’Université de Waterloo, avec le soutien du Conseil canadien des normes, de KPMG LLP et de l’Initiative sur les actifs naturels, recueille les contributions de plus de 120 expertes et experts du Canada. Le guide explique que les administrations locales, quelle que soit leur taille, peuvent dès aujourd’hui commencer à intégrer les actifs naturels dans leurs rapports financiers.

Les actifs naturels – comme les zones humides, les rivières, les forêts et les dunes côtières – ne font pas uniquement partie du paysage. Ils sont de plus en plus reconnus comme des infrastructures qui fournissent aux communautés canadiennes des services d’une valeur financière considérable : l’absorption et le stockage de l’eau pour entraver les inondations, la réduction des températures pour protéger les milieux urbains des vagues de chaleur, le stockage du carbone pour ralentir le changement climatique.

L’absence des actifs naturels dans les rapports financiers entraîne souvent des pertes et des dégradations non consignées de ces services essentiels. Si ces actifs sont exclus des états financiers au Canada, il y aurait intérêt à les intégrer dans d’autres sections de ces documents pour éviter des surprises coûteuses dans l’avenir.

« La nature soutient des sociétés dynamiques et des économies résilientes, insiste Joanna Eyquem, auteure du nouveau guide et directrice générale des infrastructures résilientes au climat au Centre Intact. Les rapports sur les actifs naturels sont essentiels pour reconnaître notre dépendance à l’égard des services que la nature nous offre et pour gérer efficacement leur valeur financière. Les comptables ont un rôle clé à jouer, et nous sommes ravis que d’avoir pu compter sur les contributions d’une multitude de gens du métier pour ce nouveau guide. »

La Stratégie Nature 2030 du Canada, présentée à la Conférence des Nations Unies sur la biodiversité (COP16) en octobre 2024, met en lumière l’opportunité d’aider les communautés à intégrer la biodiversité et les services écosystémiques dans leurs processus de décision et de planification.

Heureusement, les administrations locales se mobilisent : plus de 150 communautés identifient, évaluent, valorisent et resserrent la gestion de leurs actifs naturels. Des villes tournées vers l’avenir, notamment les métropoles de Toronto et Montréal, saisissent déjà des informations sur les actifs naturels dans leurs rapports financiers. Cependant, ces déclarations sont très variables en raison de l’absence de normes canadiennes. Dont la pertinence du nouveau guide.

« Ce nouveau guide a été élaboré par et pour les administrations locales, avec l’apport d’experts en finance et en comptabilité, explique Bailey Church, collaborateur au rapport et responsable des conseils en comptabilité du secteur public chez KPMG s.r.l./S.E.N.C.R.L. Il présente clairement un ensemble d’éléments pour rendre compte de l’état des actifs naturels et des services qu’ils fournissent, qu’il s’agisse d’informations descriptives élémentaires ou des évaluations financières plus poussées. Chaque communauté peut y trouver un point de départ. »
 

Mentionnons parmi les déclarations recommandées : 

  • Types et catégories d’actifs naturels : Inventaire des écosystèmes, comme les forêts, les milieux humides et les dunes, qui fournissent des services essentiels pour la communauté.
  • Étendue des actifs naturels : Données détaillées sur l’emplacement, l’étendue spatiale et les distinctions de propriété entre les actifs publics et privés.
  • État des actifs naturels : Évaluation de la composition, de la structure et du fonctionnement de l’écosystème.
  • Services écosystémiques : Indicateurs quantifiant les services fournis (par exemple, stockage d’eau), les avantages pour la communauté et les dépendances qui en découlent.
  • Évaluation financière : Attribution d’une valeur comptable aux services fournis, ainsi qu’aux coûts de remplacement.
     

L’on constate que de nombreuses administrations locales ne sont pas encore en mesure de déclarer l’ensemble des éléments identifiés. Armées du guide, elles peuvent encadrer, de façon cohérente, une démarche progressive vers un rapport plus complet.

« La cohérence et la comparabilité sont au cœur de notre travail, et nous sommes ravis d’avoir appliqué cette perspective aux rapports sur les actifs naturels, explique Chantal Guay, directrice générale du Conseil canadien des normes. Nous attendons avec intérêt les réactions des communautés au guide pour faire ressortir les domaines où nous pourrions offrir un soutien supplémentaire pour normaliser la gestion des actifs naturels. »
Le guide s’appuie sur des orientations et normes internationales, notamment celles des Nations Unies, du Taskforce on Nature-related Financial Disclosures (TNFD) et de l’International Sustainability Standards Board (ISSB). Il anticipe également de nouvelles normes de l’International Public Sector Accounting Standards Board (IPSASB) concernant les ressources naturelles corporelles, ainsi que d’éventuelles normes du Conseil sur la comptabilité du secteur public (CCSP) du Canada. Les observations des représentants de ces deux dernières organisations ont enrichi le guide.

Si les politiques visant à inverser la perte de biodiversité sont établies à l’échelle nationale et internationale, notamment par la COP16, les décisions locales éclairées sont essentielles pour infléchir la tendance sur le terrain. Le guide Inscrire la nature dans les rapports financiers est une référence pour mesurer et consigner l’intégration des actifs naturels dans les rapports financiers.

Ces démarches sont incontournables pour transformer notre système financier et valoriser réellement les services que la nature rend aux populations.
 

Coordonnées

Ryon Jones
Gestionnaire des relations avec les médias
Université de Waterloo 
226-339-0894 | @uwaterloonews| uwaterloo.ca/news

Joanna Eyquem
Directrice générale, Infrastructures résilientes au climat, Centre Intact d’adaptation au climat
Université de Waterloo 
514-268-0873 | joanna.eyquem@uwaterloo.ca

Nadine James
Gestionnaire, Communications
Conseil canadien des normes 
613-238-3222 | nadine.james@scc-ccn.ca

Bailey Church
Associé, Services-conseils en comptabilité
KPMG s.r.l./S.E.N.C.R.L. 
613-212-3698| bchurch@kpmg.ca

Roy Brooke
Directeur exécutif
Initiatives des actifs naturels
250-896-3023 | royb@naturalassetsinitiative.ca