Conception et exploitation des biens numériques et des jetons non fongibles.
Numéro de référence:
CAN/CIOSC 113
Catégorie de norme:
Norme nationale du Canada - Norme canadienne
Type d’activité d’élaboration de normes:
Nouvelle norme
Code ICS:
35.030;35.040;35.240.40;35.240.99
Statut:
En cours d'élaboration
Date de début de la période de commentaires OEN:
Date de fin de la période de commentaires des OEN:
Affiché le:
Porté:
Champ d’application
Note : le Conseil stratégique des DPI a annoncé un changement de nom de l'organisation, qui devient le Conseil de la gouvernance numérique, à compter du 30 janvier 2023, et la création d'une nouvelle division de développement des normes, Institut des normes de gouvernance numérique.
La norme proposée a pour objectif de spécifier les exigences minimales pour la conception et
l’exploitation des biens numériques et des jetons non fongibles (NFT) comme réserves de valeur,
moyen d’échange de valeurs, instruments de placement ou pour remplir d’autres fonctions.
La norme proposée vise à fournir une vue d’ensemble consolidée des taxonomies, des points
communs, des différences et des caractéristiques de différentes catégories de biens numériques et de
jetons – notamment les NFT – pour respecter les meilleures pratiques de l’industrie de la cryptographie
ou de la chaîne de blocs et atteindre un degré de cohérence avec le secteur financier fondé sur le cours
forcé.
Facteurs à considérer :
- Les cadres réglementaires applicables à ces biens numériques sont inexistants ou ambigus et
souvent fondés sur la finance traditionnelle plutôt que sur une compréhension approfondie de
la technologie sous-jacente. Cela occasionne des risques importants pour les producteurs, les
conservateurs et les consommateurs de ces biens.
- La norme proposée vise à combler cet écart tout en intégrant les exigences de conformité
existantes telles que la lutte contre le blanchiment d’argent (LBC) et la règle de la connaissance
du client. Elle fera office de document de référence clé pour toutes les parties prenantes, y
compris les concepteurs des biens numériques, les marchés, les collecteurs, les investisseurs,
les organismes de réglementation et les législateurs, en établissant une distinction claire entre
les différentes catégories de biens (p. ex., les valeurs mobilières par rapport aux autres titres),
afin de comprendre leurs exigences minimales réalisables et de définir les paramètres
nécessaires pour les régir.
Raison d’être du projet
Raison d’être du projet
Le bien, la valeur et la propriété sont des concepts essentiels pour un cadre économique, mais sont
souvent considérés comme acquis. L’augmentation exponentielle des biens numériques et la
segmentation en unités indiquent que cela ne peut plus être le cas. Le changement de paradigme qui a
commencé avec l’avènement de la technologie de la chaîne de blocs en 2009 bat désormais son plein
et ne montre aucun signe de ralentissement.
Malheureusement, les cercles réglementaire et parlementaire ont adopté une approche réactive. Ils
ont été pris au dépourvu durant la hausse du marché de la cryptomonnaie de 2017-2018 et n’ont pas
pu fournir de conseils utiles aux investisseurs et au public en général. Ce n’est qu’après les premières
émissions de cryptomonnaie (PEC) sont devenues la norme que les Autorités canadiennes en valeurs
mobilières (ACVM), leur partenaire américain, la Securities and Exchange Commission (SEC) et d’autres
organes nationaux se sont empressés de proposer des directives sur les titres cryptographiques. La
question relative à la distinction entre les jetons de sécurité et les jetons utilitaires suscite toujours des
réponses contradictoires chez les experts financiers. Le procès qui oppose la SEC à Ripple (à propos de
la cryptomonnaie XRP) en est un exemple typique.
La situation est bien plus incertaine lorsqu’il est question de jetons non fongibles (NFT). Bien que les
jetons fongibles tels que les bitcoins soient impossibles à distinguer les uns des autres, chaque NFT
représente un actif unique. L’origine de cette catégorie de jetons remonte au lancement des bitcoins
colorés en 2013-2014 et, au lancement des CryptoKitties, bien plus célèbres, sur Ethereum en 2017.
Les caractéristiques techniques ont été considérablement perfectionnées depuis lors par la
communauté de la chaîne de blocs et de la cryptomonnaie, mais un grand silence règne autour de
l’élaboration des règlements et des normes. Même les organismes autoproclamés de commerce de
biens numériques comme la Chambre de commerce numérique n’ont toujours pas produit de
directives sur les NFT.
En plus de perturber notre compréhension de ce qui constitue un bien, les NFT redéfinissent les
notions de propriété et de valeur. En mars 2021, Beeple (Mike Winkelmann) a vendu un NFT de son
oeuvre d’art « Everydays - The First 5000 Days » à 69 millions de dollars américains, ce qui représente
le troisième montant le plus élevé payé à un artiste de son vivant. La transaction n’a impliqué aucune
cession physique de l’oeuvre d’art ni aucun droit d’auteur. En fait, tout le monde peut télécharger
gratuitement l’image associée à ce NFT. Un NFT d’un clip vidéo de LeBron James s’est vendu à plus de
200 000 dollars américains sur NBA Top Shot même si cette transaction n'incluait aucun droit de
propriété intellectuelle. Le Forum mondial Hyperledger 2021 met en vedette une nouvelle catégorie de
NFT appelée NFT utilitaires, qui peut instaurer une logique commerciale complexe. Cependant, les
collecteurs dépensent des milliards pour des NFT qu’on pourrait qualifier d’équivalents numériques
d’affiches autographiées.
Lorsqu’il lui a été demandé récemment de se prononcer clairement sur le statut réglementaire des
NFT, la SEC a publié une note le 12 avril déclarant que « la question de savoir à quel moment un NFT
constitue une valeur mobilière est nébuleuse... Les NFT ont une capacité remarquable de révolutionner
des industries, dont celles du sport, de la musique et du divertissement. Cependant, les NFT ne
fonctionnent pas comme des valeurs mobilières traditionnelles et ne s’inscrivent pas clairement dans
le cadre réglementaire existant. » Cela constitue un risque important pour les collecteurs de biens
numériques, les investisseurs et les marchés.
Le Wyoming, un des états les plus progressistes en matière de biens numériques, les définit comme
suit :
« On entend par bien numérique une représentation des droits économiques, de propriété ou d’accès,
qui est enregistrée sous un format électronique lisible, et qui inclut des biens de consommation
numériques, des valeurs mobilières numériques et une monnaie virtuelle. » (SF0125 — Digital assetsexisting
law, Wyoming [Législation existante sur les biens numériques, Wyoming])
La loi définit différentes sortes de biens numériques et constitue à ce jour l'une des meilleures
tentatives visant à les caractériser. Cependant, malgré son adoption en juillet 2019, cette loi semble
déjà désuète. Cela peut être attribué au rythme des innovations dans le monde des chaînes de blocs et
au manque d’apports technologiques.
Le Canada accuse même un grand retard sur le plan juridique et réglementaire. Par conséquent, il est
impératif qu’une norme adaptée soit définie pour les biens numériques, notamment les NFT, en
collaboration avec les parties prenantes clés des instances juridiques, réglementaires techniques et
financières. La création d’un comité technique du CSDPI constituera un moyen idéal pour la réalisation
de ce but. En procédant à des examens réguliers, de telles normes pourraient éclaircir la portée de ces
biens, les droits de propriété et les cas où ils enfreignent la réglementation des valeurs mobilières. Les
normes définies formeraient la base d’un cadre réglementaire national et éventuellement des
certifications ISO pour les biens numériques, les NFT et leurs marchés.
Note : L’information ci-dessus a été recueillie et est diffusée par le Conseil canadien des normes (CCN) pour les besoins de son système de notification centralisé et transparent pour l’élaboration de nouvelles normes. Le système permet aux organismes d’élaboration de normes (OEN) accrédités par le CCN et aux membres du public d’être informés des nouveaux travaux d’élaboration de normes au Canada. Il donne aussi aux OEN accrédités la possibilité de repérer et de résoudre les cas de doubles emplois éventuels dans les normes et les travaux de normalisation.
Les OEN sont eux-mêmes responsables du contenu et de l’exactitude de l’information présentée ici. Cette information n’existe que dans la langue dans laquelle elle a été fournie au CCN.